Unihorse > Articles, tests, cours > Longer un cheval - La longe, en pratique.
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>> Auteur : Chamallow
Le matériel:
-Une longe -évidemment-: il est préférable d'utiliser une longe plate, si possible en coton, elle brûle moins les mains que du synthétique. La longe utilisée pour mener le cheval n'est pas celle utilisée pour longer!
-Un licol:Ce n'est pas l'idéal mais c'est toujours mieux que rien. Cela dit, le licol sera plus utile dans le cas où on longe simplement pour "défouler" le cheval, et trouvera vite ses limites dans le cadre d'un vrai travail.
-Un caveçon: le mieux sur un jeune cheval, il s'agit d'un bridon à la muserolle renforcée, et où peut être fixée la longe. On "tient" donc le cheval au niveau du chanfrein. Il est important d'avoir une main douce avec ce type d'équipement, et de bien le régler, puisque l'anneau du caveçon amplifie les actions de main.
-Ou un filet: sans les rênes, cela va de soi. Et il est préférable de ne l'utiliser que sur un cheval déjà bien dressé à la longe, le but n'étant pas que l'animal se fasse mal à la bouche. On l'attachera au mors. Plusieurs types d'attache sont possibles, mais on en retiendra deux:
-on passe la longe dans l'anneau du mors qui sera face à nous lorsque l'on longera, pour aller l'accrocher de l'autre côté, pour éviter de "tirailler" la bouche et garder une action symétrique.
-Si l'on souhaite atténuer d'éventuelles fautes de main, on peut passer le mousqueton dans l'anneau le plus proche de nous, puis dans la muserolle, puis dans celui qui sera le plus éloigné, pour venir ensuite crocheter la longe devant l'anneau le plus proche avec le mousqueton, afin de former une boucle. De cette manière, la muserolle atténuera les éventuels "coups de sonnette".
Ces deux réglages étant asymétriques, il est important de penser à les inverser lorsque l'on changera de sens.
-Une chambrière: sorte de grand fouet, dont la longueur dépend de celle du cercle...en général, une chambrière de 8 mètres est un bon compromis. Il est préférable qu'elle soit de couleur vive, histoire que le cheval la voie: c'est après tout le but.
-Des protections: des guêtres ne sont pas un luxe, surtout si le cheval est ferré des antérieurs. Elles permettent d'éviter les atteintes que l'animal pourrait se faire. Si le cheval est ferré des postérieurs, on peut l'équiper de protège-boulets. Enfin, si l'animal a tendance à forger -c'est à dire venir, avec le sabot postérieur, heurter les talons du sabot antérieur, on fera bien de l'équiper de cloches aux antérieurs. On peut aussi employer des bandes polo, qui permettent d'amortir les chocs, ou des bandes de travail -élastiques, elles maintiennent les tendons, mais ne sont pas nécessaires sur tous les chevaux.
- Des gants: ils protègent la main du cavalier: la longe plate est vite désagréable pour la peau du longeur.
-Éventuellement, des enrênements, qui permettent de "placer" le cheval dans une attitude donnée. Il est important d'échauffer le cheval avant de l'enrêner. Attention: demandez l'avis d'un professionnel avant de décider d'utiliser un enrênement sur votre cheval. Quelques types d'enrênements utilisables en longe:
-le chambon: à manipuler avec précaution, il permet d'inciter le cheval à étendre sa tête vers le bas, pour travailler son dos et sa ceinture abdominale. Il s'attache d'un côté aux anneaux du mors, passe sur la nuque et s'attache à la sangle.
-la martingale fixe: courroie reliant muserolle et sangle, permettant d'empêcher le cheval de lever trop haut la tête.
-les rênes fixes: elles sont fixées à la selle d'un côté, le mors de l'autre.
-les élastiques Pirelli: de gros élastiques, qui s'attachent d'un côté au mors du cheval, et de l'autre au surfaix de l'animal. Ils peuvent empêcher l'animal de redresser la tête -se "renverser"- ou d'étendre trop son encolure pour le "ramener".
-le Colbert:Un seul gros élastique, passé dans le mors, formant une boucle qui vient se poser sur la nuque du cheval, et attaché au surfaix de l'autre côté. Il a alors une action sur la nuque de l'animal.
-le Pessoa: il "englobe" l'animal et favorise le ramener, mais demande un effort conséquent au cheval.
L'enrênement Pessoa "englobe" tout le cheval mais est assez contraignant. Un équipement à ne pas mettre entre des mains inexpérimentées.
-les rênes suédoises: comme les "rênes allemandes de la longe", elles s'attachent de trois manière différentes:
-en triangle inférieur, les rênes attachées au milieu du surfaix, passant dans les anneaux du mors pour venir se rejoindre au niveau de la sangle, en passant entre les antérieurs.
-en triangle supérieur, les rênes attachées à mi-hauteur du surfaix, toujours, passent dans le mors pour venir s'attacher dans le haut du surfaix.
-en grand triangle: les rênes s'accrochent à la sangle, passent dans le mors pour venir s'attacher dans le haut du surfaix.
Le cheval est ici équipé d'élastiques Pirelli.
-Une selle: elle permet d'attacher certains enrênements. Il est préférable d'ôter ou de remonter les étriers, pour que leur ballottement ne vienne pas gêner le cheval.
-Un surfaix de longe: différent du surfaix de voltige, celui-ci ne comporte pas de poignées mais des boucles permettant de fixer des enrênements.
Enfin, n'oubliez pas de vous munir également d'un cheval...
Comment longer: rapide survol de la "procédure":
L'art de longer un cheval remplirait des volumes entiers, je me contenterais donc de vous livrer les bases.
D'abord, il faut savoir que la longe est un travail difficile pour le cheval, en cercle, l'animal travaille bien plus qu'en ligne droite. Il faut garder à l'esprit d'une demi-heure de longe équivaut à une heure de travail intensif. Attention donc sur la durée du travail.
De plus, le travail à la longe se fait en cercle, il faut donc veiller à ce qu'il reste symétrique et effectuer le même travail de chaque côté du cercle, durant le même laps de temps, pour éviter de trop travailler un côté au détriment de l'autre.
Plus le cercle sera grand, moins l'effort sera fort pour le cheval. On longera donc de préférence sur un grand cercle un cheval peu habitué à ce travail, ou un jeune animal.
La position du dresseur est très importante en longe: il doit se "tendre" vers l'arrière-main pour que l'animal accélère, se placer vers l'épaule pour qu'il ralentisse. Autrement il doit rester au niveau du surfaix, et rester mobile, sur un tout petit cercle.
La voix est essentielle: il faut employer non seulement les mots mais aussi le ton: une voix traînante, descendant, pour ralentir, un ordre bref et vigoureux pour accélérer. En règle générale, les claquements de langue sont utilisés pour entretenir un mouvement.
La chambrière, au repos, traîne derrière le dresseur. Pour activer le cheval, elle s'avance vers son arrière-main, sans le frapper. Pour le ralentir, elle vient se placer devant son épaule. Pour le renvoyer sur le cercle, l'écarter, elle navigue entre épaule et sangle selon l'attitude du cheval.
Il ne faut JAMAIS enrouler la longe autour de sa main, sous peine de se meurtrier douloureusement la main si jamais le cheval tire, voire de se faire traîner.
Il faut toujours rester calme et concentré sur l'animal. Le cheval sent bien quand le dresseur "n'est pas là", et de mauvaises habitudes sont vite prises!
On peut agir sur la main, mais avec parcimonie. La longe doit être en mi-tension et l'animal garder son cercle de lui-même.
Ce cheval est équipé d'un caveçon et de rênes fixes.
Bien sûr, il ne s'agit que d'un vue très globale du travail à la longe. Le mieux est de demander des conseils à un professionnel...et de se souvenir que pour apprendre à longer un cheval, le seul "truc" infaillible est...l'expérience!
Alors...tous à vos longes, amis cavaliers!
By Chamallow
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